MÉTAMORPHOSES DE RICHARD STRAUSS
C’est sur la commande du grand mécène Suisse Paul Sacher que Richard Strauss compose Métamorphoses.
Il terminera cette œuvre en avril 1945 et elle sera créée en Janvier 1946 sous la direction de Paul Sacher.
Cette œuvre est le regard d’un compositeur octogénaire sur un présent douloureux et un passé nostalgique.
La citation de la 3ème symphonie de L.V.Beethoven à la fin de cette pièce est une des clefs de compréhension de cette œuvre. En effet en prenant le thème funèbre du mouvement lent de cette symphonie dite Héroïque, R.Strauss s’adresse à son illustre prédécesseur grand représentant de l’art Allemand, pour le prendre à témoin d’une situation dramatique que le monde est en train de vivre.
R.Strauss est particulièrement touché par la destruction suite aux bombardements, des opéras de Dresdes et Munich où plusieurs de ses œuvres ont été créées.
L’écriture de cette partition est tout à fait particulière car elle se rapproche de la musique de chambre par le fait de composer pour 23 cordes solistes.
Orchestre de chambre de MusEA en répétition
Les 23 cordes vont échanger tout au long de l’œuvre en utilisant 6 cellules thématiques très reconnaissables.
Les voici avec un nom que je leur ai attribué dans l’ordre d’apparition dans la partition:
La cellule thématique que j’appelle la Question
La cellule thématique dite « l’Appel »
La cellule thématique dite « Funèbre » car tirée de la marche funèbre de la 3ème symphonie de Beethoven.
La cellule thématique dite « Nostalgique »
La cellule thématique dite « La Lumière »
La cellule thématique dite « l’Espoir »
Les métamorphoses ne vont pas intervenir sur ces thèmes qui seront toujours reconnaissables mais plus dans la manière de les harmoniser. C’est donc une discussion qui se met en place entre les musiciens et musiciennes avec ces cellules thématiques. Celles en mineur vont se transposer en majeur et celles en majeur vont se transformer en mineur .et une « lutte » va s’engager entre elles.
On peut structurer cette œuvre en 3 parties.
La première partie dans laquelle les cellules thématiques sont exposées avec douceur et nostalgie, progressivement la tonalité majeure semble prendre le dessus à partir du thème dit « l’espoir » et le tempo s’accélère.
Dans la 2ème partie c’est un retour aux thèmes exposés au début mais avec un caractère plus sombre et beaucoup plus rude. La musique s’emballe de nouveau mais s’arrête brusquement comme devant un gouffre.
C’est alors la 3ème partie qui débute. Elle est la plus émouvante et dramatique de l’œuvre et la tonalité majeure n’apparaît presque plus. La musique exprime alors la nostalgie et la douleur .
On navigue ainsi jusqu’à la citation de la 3ème symphonie de Beethoven et la fin de l’œuvre.
Texte de Jean-Michel Berrette
Pour entendre la pièce de Richard Strauss venez à l’un de nos concerts :
Samedi 29 mars 2025 à 19h
Auditorium Antonin Artaud, 152 Avenue Danielle Casanova, 94200 Ivry-sur-Seine.
Concert de l’orchestre de chambre de MusEA dirigé par Jean-Michel Berrette :
Au programme par l’ensemble MusEA : Métamorphoses de Richard Strauss, L’Obscurité Danse (création – commande MusEA).
Une oeuvre présentés par la classes de corde de 2è cycle du conservatoire d’Ivry-sur-Seine dirigée par Christine Masseti
Dimanche 18 mai 2025 à 17h
Grange dîmière, Ferme de Cottinville, 41 Rue Maurice Ténine, 94260 Fresnes
Même programme par l’orchestre de MusEA
Une oeuvre présentée par la classe de cordes du conservatoire de Fresnes dirigée par Arabelle Audin.
Dimanche 6 avril 2025 à 16h30
Eglise Saint-Baudile – place du Chanoine Héroux 93 330 Neuilly-sur-Marne.
Au programme : Même programme par l’orchestre de MusEA.