La Passacaille de la Sonate n°5 « di camera » de l’Armonico Tributo (1682) est à 5 parties (2 violons, 2 altos et Basse) et peut être facilement réalisée par un ensemble d’amateurs. En effet, sans effets virtuoses ni discours complexe, on peut se concentrer sur la manière dont les parties dialoguent ou s’accompagnent les unes les autres. Georg Muffat, originaire du Sud de l’Autriche, s’est formé au style de Lully (de qui il a été l’élève pendant 6 ans) et au nouveau style italien de Corelli.
Pas difficile donc, mais pas facile non plus ! Au-delà de la mise en place, pour entrer dans le style de cette musique du 17e siècle, il faudra se poser des questions sur le rythme et les points d’appui typiques de la passacaille, le phrasé, les articulations, la souplesse (inégalités) des croches conjointes…etc. Cela demande de se défaire d’habitudes parfois (à tort !) plus « solfégiques ».
La Passacaille est une pièce à 3 temps qui a la particularité d’avoir un appui (ou une ouverture) sur le 2e temps par lequel chaque phrase commence. Ici, 23 variations de 8 mesures avec reprise font suite au thème exposé 3 fois au début et repris à la fin. Elles s’enchainent dans un mouvement continu.
Mettre en valeur le caractère de chaque variation est le premier travail. Beaucoup de libertés sont possibles, par exemple composer un ensemble plus large, alterner des tutti et des soli, des sonorités de cordes et de vent à l’image des concerti grossi de cette époque.
Pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin, notamment en approfondissant le sujet des ressemblances et différences entre Passacaille, Chaconne et Sarabande, Jean-Christophe Frisch se fera sûrement un plaisir de vous en dire davantage !
Donc, avis aux amateurs qui se feront plaisir avec cette réalisation !
Partition complète et en parties séparées sur IMSLP, Sonata N°5 en Sol majeur « Armonico Tributo », Passacaille
Sur youtube joué par Passacaille de Muffat par le Freiburger barockorchester :
Marie Madeleine Krynen le 10 oct 2024
Georg Muffat